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Apprentissage

L’origine de la lune

Il y a de cela très longtemps, il n’y avait pas de lune. Il n’y avait que le soleil. Le Créateur avait des messagers qui l’aidaient à faire son travail. L’un d’entre eux s’appelait le Gardien du soleil. Il avait deux enfants, un garçon et une fille. Tous trois vivaient dans le Monde du ciel. Ils étaient très heureux.

La fille s’occupait du camp. Elle gardait les choses propres et à l’ordre. Quand elle secouait la literie de plumes, les plumes tombaient sur la terre comme de la neige. Le fils, lui, s’adonnait à la chasse et à la pêche. Quand il accrochait ses filets pour les faire sécher, des gouttelettes tombaient sur la terre comme de la pluie. Le père devait sortir de chez lui. Pendant toute la journée, il laissait brûler le grand feu sur le soleil. Il était très vieux. Bientôt, il allait quitter ses enfants et ne reviendrait plus jamais. Il leur dit: «Quand je vais mourir, vous devrez entretenir le feu car sinon, le peuple et les animaux de la terre vont mourir».

Un de ces jours, quand le feu n’était pas fort sur le soleil, le père est rentré chez lui fatigué. Il déclara: «Mes enfants, mes enfants, mes enfants, je dois partir. Je ne reviendrai plus jamais.» Les enfants pleurèrent et pleurèrent. Ils savaient qu’il allait mourir.

Le lendemain matin, il fallait faire le feu sur le soleil. Les enfants se mirent à se quereller pour savoir qui serait responsable de cette tâche. «Je vais m’occuper du feu parce que je suis plus vieille», dit la sœur. «Non, je suis l’homme de la maison et c’est moi qui le ferai», enchaîna le frère. Ils se mirent donc à se crier par la tête.

Sur la terre, les gens commençaient à s’inquiéter, se demandant pourquoi le soleil tardait tant à se manifester. «Pourquoi le soleil est-il si en retard? Il devrait être levé à l’heure qu’il est!» Wesakechak alla donc jusqu’au soleil pour voir ce qui se passait. À son arrivée, le frère et la sœur étaient toujours en train de se chicaner. Wesakechak se mit en colère. «Le peuple et les animaux vont périr», leur dit-il. «C’est à toi d’entretenir le feu», lança-t-il au garçon. «Dorénavant, tu t’appelleras Pisim». À sa sœur, il ajouta: «Toi aussi, tu travailleras autant que ton frère. Tu alimenteras le feu ailleurs et tu travailleras de nuit. Tu t’appelleras Tipiskawipisim, la Lune. Vous n’avez pas réussi à vous entendre tous les deux. En guise de punition, vous vous verrez une fois par année. Pendant tout le reste du temps, vous vous observerez d’un bout à l’autre du ciel.» Et c’est comme cela que les choses se passèrent. Et il en est toujours ainsi.